L’historien du vitrail, Jean Lafond, donnait du vitrail la définition suivante : « Le vitrail est une composition décorative qui tire son effet de la translucidité de son support ». On pourrait ajouter qu’il tire aussi ses effets d’un certain « cadre », celui de la baie, d’abord, et des lignes qui soulignent l’assemblage des panneaux, des verres, et même, des détails peints. Car la peinture sur verre cerne, contourne et accentue, plus encore que tout autre médium, les plans et les objets de ce que l’on veut représenter.
Une simple composition de verres colorés mis en plomb, ne comportant aucun décor rapporté, peut répondre avec élégance à cette définition (A). Et l’application d’un décor peint et fixé par cuisson peut, lui aussi, parfaitement convenir (B).
La vitrail en plâtre ou « vitrail yéménite » (C) s’apparente au travail des claustras de pierre ou transennas. Il est peut-être aussi ancien. Ce vitrail est constitué d’une dalle de plâtre que l’on a ajourée et de verres posés et scellés au plâtres sur ces jours.
La dalle de verre (D) est un moyen d’utiliser le béton de ciment comme mode de sertissage. Mais pour cela , il faut un verre plus épais dont on éclate les tranches et les surfaces (E) à l’aide d’une marteline (F). Un billot muni d’un taillant complète la vitrine. Aujourd’hui, des résines de type époxy, contenant une charge, remplacent parfois les ciments pour sertir les verres.
Avec le vitrail « Tiffany » (G) , du nom de son promoteur le plus célèbre, on découvre un nouveau verre que Tiffany appela « Favrile » (H). Il est irisé comme les verres altérés anciens, et riches de couleurs plus ou moins mélangées. Ce verre permit à la firme de vitraux Tiffany de rompre avec le style alors en vogue des vitraux académiques de la fin du 19e siècle. Le sertissage à l’aide de ruban de cuivre (I) autorisait les assemblages impossibles en plomb, pour restituer feuillages et paysages dans un style proche de l’impressionnisme.
Le « fusing » (J) ou thermocollage de deux verres est connu depuis les origines du verre. On doit aussi sa renaissance à Tiffany. Cette technique consiste à fondre ensemble deux verres de même composition. Les Égyptiens, puis les Romains, ont pratiqué le fusing.
Le thermoformage (K) est la déformation à la chaleur d’un verre. Ceci se fait généralement sur un moule réfractaire en plâtre ou en céramique (L), ou encore découpé dans les fibres de céramique (M). Cette déformation a pour objectif de donner un certain relief au verre pour l’exploiter à des fins décoratives; la réalisation de vitraux en « bas relief » est peu courante en vitrail, elle fut surtout pratiquée dans les années 30 avec des verres industriels imprimés.
Proche des techniques de fusing, on peut encore citer l’inclusion de feuilles de cuivre, de laiton ou d’aluminium entre deux verres qui seront fusionnées (N). Les Romains pratiquaient cette technique avec des feuilles d’or.