Le verre transparent (coulé sur table et étiré) est employé comme vitrage dès le 1er siècle, comme l’attestent les vestiges romains conservés en Italie mais aussi en Gaule à la même époque. Le plomb sert dès cette époque à fixer les verres dans la baie. Mais il faut attendre le haut Moyen Âge pour trouver des verres colorés et assemblés par des baguettes rainurées de plomb.
Une des caractéristiques de l’évolution de l’architecture entre le 11e et le 13e siècle, est l’agrandissement des baies et, par conséquent, celui des surfaces vitrées. Dans l’architecture gothique classique comme dans les plus grands édifices romans, les baies doivent être partagées par une serrurerie dans laquelle sont fixés les panneaux de vitraux. Les exemples les plus élégants qui alternent quadrilobes et autres formes géométriques, datent de la première moitié du 13e siècle. On les rencontre à Chartres, Bourges, Sens ou Cantorbéry.
Les baies s’élargissent toujours plus, il faut imaginer un système plus rigide pour partager des surfaces vitrées de plus en plus importantes. Les meneaux (A) et le remplage (B) qui les surmonte, vont y pourvoir. Ces piliers de pierre sont un prolongement et une transformation des portions de mur qui séparaient des baies doubles surmontées d’un oculus ou d’une rose comme celles de la claire-voie de Chartres. Les panneaux de vitraux reposent alors dans une rainure ou une feuillure et sont retenus par un solin de chaux. Des barlotières à pannetons (C) (comme au siècle précédent) partagent encore la hauteur des lancettes.
Ces fenestrage de pierre évolueront avec les siècles pour épouser le style alors en vogue : gothique rayonnant à l’origine, flamboyant par la suite, Renaissance enfin. Ils disparaîtront avec les architectures classique et néoclassique qui reviendront à un système de serrurerie métallique plus conforme à l’effet des plus grandes baies romaines.
Une maquette au 10e du vitrail installé dans la baie montre le projet initial d’un vitrail destiné à ce type de fenêtrage. La maquette est ensuite agrandie au format réel de la baie. Pour cela, un tracé très précis doit être fait du remplage et de la serrurerie. Des cotes ou des gabarits sont relevés et reportés sur ce tracé (mesures de jour et de fond de feuillure). L’agrandissement de la maquette fait ensuite par différents procédés : à main levée, par projection ou à l’aide d’une imprimante.
En l’absence de peinture sur verre, le dessin des plombs suffit ici pour réaliser ensuite le vitrail. Le carton ou tracé sera décalqué et reporté sur un papier bulle épais que l’on utilisera pour obtenir les calibres de chaque morceau de verre (voir étape 1 : Le vitrail au plomb).