Dès le 12e siècle, dans un « Essai sur divers arts« , un moine se prénommant Théophile consacre un livre au travail du verre et y décrit très exactement toutes les étapes de la réalisation d’un vitrail, du tracé des panneaux à la soudure des plombs.
Le chapitre XVII, intitulé « De la composition des fenêtres », explique comment on dessine directement le vitrail que l’on souhaite réaliser sur l’établi blanchi avec de la craie. Ce dessin permet de découper directement les verres sur l’établi. Les formes et les mesures des panneaux sont d’abord reportées avec un compas et une règle (la pige), puis les figures ou les ornements sont esquissés avec une mine de plomb ou d’étain (A), avant d’être redessinés au pinceau à l’aide d’une peinture noire ou rouge.
Aujourd’hui, le dessin du vitrail est réalisé sur papier (voir étape 6 : La mise en place dans la baie). Un report sur un papier épais permet de découper à l’aide de ciseaux à trois lames (B) des calibres précis des pièces de verre. Grâce à la lame centrale, on élimine automatiquement l’espace de l’âme du plomb qui se trouve entre chaque pièce. Ces calibres sont ensuite utilisés comme gabarit et guide de la roulette (C) ou du diamant (D) pour la coupe.
Au Moyen Âge, les morceaux de verre étaient découpés à l’aide d’un fer chauffé au charbon de bois, après avoir tracé sur le verre les formes à découper (F). Ces verres étaient ensuite ajustés très précisément par grugeage (grignotage) des bords à l’aide du grugeoir (G) , simple barre métallique munie d’encoches. Aujourd’hui, le grugeage et l’égrisage (ébarbage du verre) sont faits à l’aide de pinces (H).
Si il n’y a pas de peinture, on procède ensuite à la mise en plomb. Elle consiste à intercaler entre chaque verre une baguette rainurée d’un alliage de plomb – étain. Cet alliage est très malléable et il se coupe facilement avec un couteau (I) ou une sorte de hachette (J). Les verres et les plombs sont maintenus provisoirement par des clous de sertissage très longs (K). Lorsque l’assemblage est totalement terminé, des soudures à l’étain (L) fixent définitivement les plombs les uns aux autres et le panneau peut être relevé.
Toutes ces opérations ont peu changé, des clous effilés (M) ont remplacé les clous de maréchal ferrant. Le fer à souder au gaz puis le fer électrique (N) ont remplacé les fers mis à chauffer dans un brasero.
Une fileuse à plomb complète cette vitrine. La fileuse à plomb est un perfectionnement dans la fabrication des rails de plomb qui étaient faits par moulage au moyen âge. En réglant la fileuse on peut obtenir des plombs de différentes largeurs et de différentes hauteurs.